Dimanche 27/10/2019 Arsenal a été victime de deux décisions arbitrales contraires, qui l’ont privé de la victoire contre Crystal Palace (score final 2-2). La première fut pour accorder un pénalty à Crystal Palace, la deuxième pour refuser à Arsenal un but qui lui aurait donné la victoire (81ème). Ces décisions, deux erreurs selon nous, émanaient de l’arbitrage vidéo, ce qui aggrave le sentiment d’injustice.
Nous avons déjà évoqué les avantages et les inconvénients de l’arbitrage vidéo. Le principal inconvénient ressenti par les spectateurs est la menace toujours présente de voir un but annulé après avoir été validé par l’arbitre du match. Une faute imperceptible pouvant être débusquée par l’arbitre vidéo loin en amont de l’action de but, de nombreux supporters se retiennent désormais de laisser éclater leur joie, même pour des buts apparemment irréprochables, de peur de subir en retour une violente déception.
Comment l’arbitrage vidéo change le plaisir du foot
Leur plaisir change alors de nature. Il ne s’agit plus d’une explosion que l’on peut rapprocher d’un orgasme. Devenu méfiant le supporter va d’abord considérer la situation, réfléchir aux risques d’annulation, regarder la gestuelle de l’arbitre, l’incertitude ne prendra fin qu’une fois l’engagement effectué. Alors, et alors seulement, après avoir contenu sa joie pendant de longues secondes, il pourra se relâcher et se laisser envahir par le bonheur. Il ressentira alors une satisfaction profonde, qui lui réchauffera le cœur, mais cela n’aura rien à voir en termes de plaisir et de spontanéité avec le petit orgasme évoqué plus haut.
Une joie spontanée, passionnelle, méditerranéenne, est remplacée par une satisfaction contrôlée, maîtrisée, et, disons-le, quasiment britannique. Peut-être finalement est-ce là le prix à payer pour améliorer l’équité dans les matchs importants.
Mais les Anglais, toujours eux, poussent le vice encore un peu plus loin.
Dans les matchs internationaux l’arbitre central va généralement consulter l’écran lui-même. Nous l’avons tous vu faire pendant la Coupe du Monde par exemple. A la fin il tranche, il reste seul maître sur le terrain, et s’il se trompe (à nos yeux) nous pouvons mettre un nom et un visage sur ce qui nous semble une injustice.
Rien de tel en championnat anglais. L’arbitre central va le plus souvent obtempérer aux injonctions du vidéaste sans se rendre compte par lui-même de la faute. C’est évidemment une source d’iniquité profonde. En effet, la principale vertu d’un arbitrage est l’homogénéité du jugement, c’est-à-dire qu’il faut avant tout qu’un même geste soit sanctionné de la même façon pendant tout le match. Cette homogénéité disparaît ici puisque l’arbitre vidéo va appliquer ses critères sur une action, et éventuellement sanctionner ce que l’arbitre central aurait accepté.
L’arbitre vidéo, le voleur masqué
Mais le plus désagréable est que la décision de l’arbitre vidéo n’est pas expliquée. L’arbitre central dit au moins au joueur sanctionné pourquoi il refuse son but. Rien de tel ici et l’on a ainsi vu le but de la victoire marqué par Arsenal contre Crystal Palace dimanche dernier annulé sans que l’on sache quel geste ni quel joueur a été sanctionné. Les téléspectateurs ont vu le ralenti 10 fois, impossible de repérer une faute d’un joueur d’Arsenal. Mais dans l’impunité de son anonymat et de son car régie, l’arbitre vidéo a décidé du sort du match sans avoir besoin d’assumer sa décision auprès de quiconque.

La statistique est publique : sous son arbitrage Arsenal perd deux fois plus souvent qu’il ne gagne alors qu’en moyenne c’est l’inverse, Arsenal gagne deux fois plus souvent qu’il ne perd.
Cette décision venue de nulle part, ni expliquée ni assumée, ajoute une perversion supplémentaire à un système qui édulcore déjà douloureusement la passion des supporters. Espérons que nos amis anglais corrigeront rapidement leur manière de faire et que les arbitres auront de nouveau le courage de voler Arsenal à visage découvert.