Du match retour Real-Bayern, l’Histoire retiendra sans doute l’énorme bourde du gardien allemand Ulreich. Mais il faudra aussi se souvenir que, une fois de plus, l’arbitre a avantagé le Real.
Nous sommes dans le temps additionnel de la première mi-temps, Kimmich centre, Marcelo détourne le ballon. L’image du direct montre Marcelo de dos et les téléspectateurs peuvent donc croire que c’est le coude droit de Marcelo qui détourne involontairement le ballon. Mais l’arbitre de champ a un meilleur angle de vision, il voit le bras gauche de Marcelo. En outre l’arbitre de surface est face à l’action et le juge de touche est très proche des joueurs, ils ne peuvent que voir la réalité : c’est la main gauche qui touche le ballon et d’une manière qui est délibérée. D’ailleurs tous les spécialistes interrogés sur les plateaux l’affirment sans hésiter : il y a bien pénalty. Nous ne pouvons que nous incliner devant leur unanimité. Ajoutons que Marcelo lui-même reconnaît aujourd’hui qu’il y avait bien pénalty.
Mais l’arbitre, le taciturne Cuneit Çakyr, n’a pas accordé ce pénalty qui semblait pourtant s’imposer.

Nous parlons d’une faute d’arbitrage mais sur cette action chacun des trois arbitres a commis une faute.
Nous entendons déjà nos détracteurs nous reprocher de revenir une fois de plus sur les problèmes d’arbitrage et de ne pas nous intéresser à ce fait de jeu tout à fait exceptionnel, cette erreur rarissime et dramatique du gardien allemand, qui sera pour toujours la marque de ce match, ce pourquoi il restera dans les mémoires.
Notre réponse est simple : nous laissons cette action effectivement extraordinaire aux journaux à grand tirage et aux gros titres de la presse « fast food ». La vidéo est partout, tout le monde en parle, réagit et commente, nous n’allons pas ajouter notre voix à cette tourmente éphémère. Il s’agit d’une jambe qui ne s’allonge pas assez, d’un bras qui hésite, dont les conséquences sont certes terribles, mais dont l’essence reste anecdotique et ne se situe pas dans un mouvement historique.
Il en va tout autrement de la faute d’arbitrage. Oui nous nous répétons, nous ressassons ces décisions biaisées et qui favorisent très nettement le Real ces dernières saisons (mais aussi le Barça, ne l’oublions pas). Mais c’est justement parce qu’il y a répétition que ces faits méritent d’être signalés. Il ne s’agit pas d’une faute qui s’ajouterait aux aléas de l’existence en général et du football en particulier, il s’agit d’un élément de plus cumulé à une série qui commence à s’allonge sérieusement. Il s’agit de l’Histoire du football qui s’écrit, et ce n’est qu’en ajoutant cette faute d’hier à celles des tours précédents (lire ici) et des années précédentes (lire là) que l’on comprend l’ampleur du phénomène.

Mais une règle très suivie quoique non écrite veut qu’une main dans la surface ne se siffle pas contre le Real.
J’ai peut-être déjà cité sur ce blog ce que Michel Audiard fait dire à Lino Ventura dans Les Barbouzes (et certes on peut reprocher à ces fautes d’arbitrage à répétition de me forcer à me répéter) : « Un barbu c’est un barbu, deux barbus c’est deux barbus, trois barbus c’est des barbouzes ». A son instar nous disons : une erreur d’arbitrage en faveur du Real c’est une erreur, deux erreurs d’arbitrage en faveur du Real c’est deux erreurs, trois erreurs d’arbitrage en faveur du Real c’est un problème. C’est d’ailleurs à dessein que pour le match d’hier je parle plutôt de faute d’arbitrage que d’erreur : le mot « erreur » véhicule un a priori involontaire que je rejette ici. Ce n’est pas involontairement qu’en six matchs éliminatoires les arbitres se seront abstenus de sanctionner quatre mains dans la surface pour le Real.
BeIN a montré hier une statistique (que je n’ai pas vérifiée et je remercie par avance ceux qui pourront la confirmer ou l’infirmer) : aucun pénalty n’a été sifflé contre le Real en Coupe d’Europe cette saison. C’est simplement énorme.
Notons pour terminer que c’est ce même arbitre, le turc Cuneit Çakyr, qui avait arbitré le quart de finale aller Juventus – Real. A l’arrivée, un carton rouge très sévère contre le Turinois Dybala, un pénalty non sifflé pour une faute de Carvajal sur Cuadrado et deux fautes de main dans la surface non sifflées pour le Real (j’insiste, allez lire ici).
A ce stade il devient inutile de savoir si oui ou non Çakyr ira passer ses vacances en Espagne. La vraie question est de savoir pourquoi l’UEFA l’a désigné pour le match Real-Bayern après sa prestation lors de Juventus-Real.
PS : il se trouve que Cuneit Çakyr était déjà cité dans un de nos billets, écrit en 2012. Allez y jeter un coup d’oeil, vous ne le regretterez pas.
Je trouve aussi que le Real a eu beaucoup de chance dans toute la compétition.
Maintenant à dire, que c’est grâce aux erreurs d’arbitrage je ne sais pas.
Il y a quand même de l’expérience et de la ruse dans cette équipe.
J’espère assister à une superbe finale.
J’aimeJ’aime