Monsieur Wenger, bravo.
Le vrai critère pour juger une carrière c’est la longévité.
N’importe qui peut flamber un court instant, sur un concours de circonstances ou une inspiration. Mais à une époque de zapping généralisé, à une époque où l’on demande aux gens de se «réinventer» tous les trois ans, -vocable positif qui signifie trouver un travail différent après une période de chômage-, la longévité dans un emploi, dans une entreprise, devient l’objectif le plus difficile et sans doute le seul qui vaille.
Alors Monsieur Wenger, bravo.
22 ans à la tête d’une des équipes les plus visibles au monde, dans un métier qui s’apparente à un rodéo, où les entraîneurs ne tiennent pas plus de 18 mois.
Nous vous avons infiniment critiqué sur ce blog. Souvent injustement.
C’était de l’amour, de la passion, vous l’aurez compris. Nous vous souhaitions parfait. Vous ne l’étiez (presque) pas car vous êtes un être humain. Nous vous souhaitions surhumain.
Nous vous regardions avec les yeux de l’amoureux transi, ces yeux parfois aveugles qui ne voient que la perfection, mais qui peuvent se transformer en loupes intransigeantes qui grossissent le moindre défaut.
Nos critiques n’étaient que les scènes de ménage que nous rêvions d’avoir avec vous.
Monsieur Wenger, bravo.
Je suis à Londres aujourd’hui vendredi 20 avril 2018, le ciel est bleu, il fait chaud, la journée est superbe. Mais dans les bureaux, dans les pubs, sur les pelouses, les Anglais, les Irlandais, les Français, les Allemands, les Italiens, ne parlent que de vous. Tout le monde répète les mêmes mots : you are a great man, you’ve accomplished a lot, Londoners will miss you. Tout le monde est triste. Ceux qui militaient pour votre départ le sont encore plus que les autres, soudain, toutes ces grandes tirades sur la nécessité de vous remplacer, qu’ils débitaient depuis des années, leur semblent creuses et prétentieuses.
Monsieur Wenger, bravo.
Vous êtes un modèle pour tous les professionnels, quel que soit leur domaine. Passion, engagement, capacité à surmonter les crises, à ne pas renoncer, à accepter et vaincre la pression.
Monsieur Wenger, bravo et merci.