Déconnection des élites et du peuple
Si les journalistes et les élites sont tellement vilipendés, c’est parce que plus personne ne supporte que la réalité soit tue ou masquée.
Depuis des années, on veut faire croire aux français que l’inflation est inexistante, l’Insee publie des indices de hausse des prix très faibles. Ces chiffres suscitent l’hilarité générale, si ce n’est la colère. Les gens voient bien qu’il y a une incohérence totale entre ces discours et le montant des transferts des footballeurs!
Benjamin Mendy vendu 57,5 millions à Manchester City un an après avoir été acheté 15 millions à l’OM, c’est presque 300% de hausse annuelle!
Morata (un remplaçant!), acheté 85 millions par Chelsea, Bakayoka (une demi-sélection en équipe de France), payé 45 millions par les Blues. Lukaku, Belge aux pieds carrés, arraché au nez de Chelsea par Manchester United pour 90 millions! Et le suivant serait Neymar, sympathique jeune brésilien, que le Qatar, pourtant sous embargo, pourrait acheter 222 millions d’euros.
Et pendant ce temps, l’Insee publie une hausse des prix à 1,4%! « De qui se moque-t-on? », pensent les gens avec le bon sens populaire qui les caractérise.

Emmanuel Macron veut réconcilier le peuple et les élites
Le Président Macron est conscient du problème. Il a décidé de placer l’honnêteté et la transparence au cœur de sa politique ; il sait les ravages du déni de réalité sur la cohésion sociale et le vivre ensemble.
C’est pourquoi il a demandé en priorité au Premier Ministre, Edouard Philippe*, d’intégrer au plus vite le prix des footballeurs dans le panier de produits Insee de l’inflation.
Mais tous les conservatismes s’opposent au changement
Certains syndicats sont vent debout contre la réforme, arguant, avec une certaine mauvaise foi, que l’on achète rarement un footballeur. C’est vrai, leur explique le cabinet du Président, mais lorsque l’on en achète un, vu le prix, les dépenses du ménage sont grevées pour longtemps.
Mais le Président sait qu’il devra passer en force face à tous les conservatismes, de droite et de gauche. Il ne cèdera pas, et la réforme sera adoptée avant la fin de l’été, quitte à passer par ordonnances.

Des conséquences importantes sur l’économie européenne
La Banque Centrale Européenne a pour mandat unique de maintenir l’inflation sous les deux pourcents. Or, avec la prise en compte du prix des footballeurs, l’inflation en Europe devrait s’établir à plus de 20% dès le mois de septembre. La BCE n’aura d’autre choix que d’augmenter les taux d’intérêt, et, sans doute, d’arrêter de faire tourner « la planche à billets » à plein régime.

Des produits financiers nouveaux comme le « tracker Mendy »
Les banquiers, qui n’ont tiré aucune leçon de la crise, s’activent déjà pour proposer des produits financiers adaptés à la nouvelle donne économique. Le « tracker Mendy », indexé sur le prix de Benjamin Mendy, permettra de spéculer à la hausse ou à la baisse sur le prix des footballeurs. Le « warrant Neymar » sera un produit encore plus spéculatif et dangereux, construit sur la volatilité implicite des prix des transferts (implicite pour qui, on se le demande).
On aimerait, d’ailleurs, comprendre pourquoi les autorités de contrôle, bien laxistes, n’interdisent pas d’ores et déjà ces produits. Attend-on une nouvelle crise pour agir?
Une réforme plus emblématique que celle du droit du travail?
Le Président Macron le sait: cette réforme est plus importante que celle du droit du travail car elle touche à la vie quotidienne des Français et au lien de confiance entre le peuple et les élites. Si la réforme réussit, Macron sera sans doute réélu et pourra s’attaquer aux autres chantiers importants (paix définitive dans le monde, réchauffement climatique, comment construire une équipe de France de rugby compétitive, trouver des places pour Roland Garros), sinon, la fin du quinquennat s’annonce difficile.
Benjamin Mendy a rarement eu une importance aussi grande pour l’avenir de l’humanité.
*A ne pas confondre avec Philippe Edouard, qui est commerçant dans le 15ème arrondissement