Comment Zidane, Henry, Vieira, Thuram et les autres ont gâché la carrière d’Amélie Mauresmo

Imaginez que vous réalisez enfin votre rêve de gloire. Voilà, vous y êtes, après une vie de travail. Ce moment vous appartient. A vous les Unes des journaux, les interviews, les bains de foule, les remerciements à vos parents lors du 20h de TF1. La gloire éternelle.

Imaginez maintenant que vous touchez votre rêve un samedi, veille de la finale de la coupe du monde, France-Italie. Imaginez que la France perde aux tirs aux buts, après une expulsion de Zidane pour un coup de tête sur Materazzi qui avait insulté sa sœur.

Imaginez.

Le samedi et le dimanche, personne ne parlerait de vous, tout le monde plongerait dans l’avant mach, la tactique, les compositions d’équipe, les forces en présence. Puis, dans les journaux du lundi, partout dans le monde, le seul sujet traité serait Zidane et Materazzi.

Personne, nulle part, ne relaterait votre exploit.

Ce serait affreux.

C’est ce qui arrivé à Amélie Mauresmo.

8 juillet 2006

Pendant des années, j’ai rencontré des gens qui m’ont dit : « Qu’est-ce que tu racontes ? Mauresmo n’a jamais gagné Wimbledon ! »

Amélie a gagné le plus grand tournoi du monde le samedi 8 juillet 2006.

Mais Zidane, Thuram et Makelele étaient revenus en équipe de France. Avec un grand Patrick Vieira, un Thuram extraterrestre, un Zidane à son meilleur (Brésil, quarts), un Henry décisif (but en quart, pénalty provoqué en demi), les bleus avaient prolongé l’aventure jusqu’à la finale du dimanche 9 juillet, et avaient gâché le sacre d’Amélie.

Wimb-saladier

Danser sur l’herbe

Amélie Mauresmo, j’ai la chance de l’avoir vue plusieurs fois à Wimbledon. Je jure qu’elle a gagné devant moi des matchs grâce au seul pouvoir de son revers chopé, certainement un des meilleurs de tous les temps – il roulait presque sur l’herbe tant il rebondissait bas. Je l’ai vu volleyer avec une grâce et un talent que seule, peut-être, Navratilova a eu avant elle. Sur un court en herbe, Amélie était comme une danseuse de l’Opéra. C’était de l’art, c’était de la beauté, c’était de l’émotion pure.

Amélie a son nom sur le grand tableau en bois de Wimbledon. Amélie est membre à vie du club de SW19. Mais tout le monde avait oublié, à cause des victoires de notre équipe de football et du coup de tête de Zidane.

Amélie

Amélie a enfin gagné la reconnaissance qu’elle mérite

Aujourd’hui, les français réalisent avec 10 ans de retard quelle championne exceptionnelle est Amélie. Ex numéro 1 mondiale, elle a été la première coach féminine d’un grand joueur (Murray) et a ramené les filles en finale de Fed Cup après quatre ans de travail exceptionnel. Tout le monde sait enfin que l’évènement important de ce fameux week end de juillet 2006, ce n’est pas le coup de tête de Zidane, c’est la victoire d’Amélie sur le gazon londonien, contre Justine Henin (2/6, 6/3, 6/4).

Bravo Amélie.

Vous méritez l’amour et la reconnaissance des français, même si vous ne l’obtenez vraiment qu’aujourd’hui, parce que vous avez eu la malchance de connaître votre plus grand jour le 8 juillet 2006.

Félicitations pour votre grossesse.

Nous espérons vous revoir un jour à la tête de l’équipe de France, et pourquoi pas celle des des garçons, après Yannick.

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