Les odieux massacres de Paris ont eu au moins deux conséquences heureuses. Nous sommes fiers de notre pays, fiers de la réaction de la France, fiers d’être les cibles principales d’une bande d’égorgeurs islamistes, esclavagistes et génocidaires. Et nous réalisons aussi que partout dans le monde, et singulièrement chez nos amis britanniques, la France représente quelque chose d’important, quelque chose d’universel.
Ici à Londres, toute la semaine, la réponse aux attentats de Paris a été remarquable et émouvante. Partout, dans les médias, dans les rues, au bureau, j’ai vu des réactions de soutien, de solidarité, de l’émotion. Les londoniens voulaient montrer qu’il n’y avait pas de différence entre nous, qu’en s’attaquant à la France, les terroristes islamistes s’attaquaient à eux.
Parmi les nombreux éditoriaux de soutien, écrits ou audio-visuels, intelligents et argumentés, celui d’Andrew Neil à la BBC, drôle, profond et touchant, est un immense hommage à la France et à sa grandeur. Si vous ne l’avez pas encore vu :
Il y a eu bien sûr, mardi, ce match exceptionnel à Wembley, avec La Marseillaise jouée en second, chantée par tout le stade et les équipes de nos deux pays mélangées.

Ce week end, une semaine après l’horreur, les Anglais vont encore plus loin en programmant La Marseillaise sur tous les terrains de la Premier league, à Stamford Bridge, aux Emirates, jusqu’à Watford, sur lesquels évoluent une quarantaine de joueurs français.
Nous nous rappelons, ou nous découvrons, que les Anglais aiment sincèrement la France. Ils aiment notre histoire, notre culture, notre mode de vie, nos paysages.
Souvenons-nous longtemps de leur réaction de cette semaine.
A nous d’aimer en retour la Reine, les coutumes et la culture anglaise, et surtout ce peuple si digne et calme, si civilisé.
J’habite depuis 12 ans ici à Londres. Même si je suis encore là dans 30 ans, je serai toujours français, et j’aimerai encore mon pays, je continuerai à vibrer aux paroles de La Marseillaise, à aimer Racine et à méconnaître Shakespeare que je ne comprends pas dans le texte. Mais j’ai appris à aimer la Reine, à aimer ses sujets, à les respecter et à les admirer. Leur réaction cette semaine m’a tout simplement sidérée, a adouci un peu le choc de l’horreur de vendredi 13, et, du coup, je n’ai plus honte de l’avouer : je vibre aussi quand j’écoute God save the Queen.
Beautifull! Vive la Republique! Vive la Reine!
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