La vidéo permet de régler le problème de la vision imparfaite que l’arbitre a pu avoir de l’action soumise à l’analyse. Mais l’arbitre reste seul décisionnaire des actions qu’il va soumettre ou pas à cette analyse. Et à lui seul ce choix peut faire basculer un match comme ce fut le cas pour Australie – Ecosse.
L’arbitrage vidéo règle un problème mais il en crée un autre
Nous avions déjà signalé le risque d’injustice induit par l’arbitrage vidéo. En sollicitant la vidéo sur un essai l’arbitre va peut être repérer une faute qu’il ne soupçonnait même pas (les samoans ont ainsi perdu le bénéfice d’un essai). En ne le faisant pas il ferme les yeux sur ce qui a pu lui échapper à vitesse réelle (les all-blacks y ont gagné trois essais contre la France).
Sur quoi va s’appuyer sa décision ? Sur l’impression qu’il aura d’avoir tout vu, tout compris de ce qui s’est passé. Impression parfois fausse évidemment.
Demander ou non la vidéo, voici donc le nouveau choix décisif qui va s’imposer à l’arbitre. La fin du match Australie – Ecosse illustre cruellement la nouvelle zone d’arbitraire que définit ce choix.
Nous sommes dans la dernière minute du match, les Ecossais mènent de 2 points. L’action se situe dans leur camp. Après une touche plusieurs joueurs se disputent le ballon. A vitesse réelle on croit voir un en avant d’un écossais, repris par un partenaire en position de hors jeu. L’arbitre siffle une pénalité, les australiens marquent 3 points et remportent le match.
Avec un arbitrage vidéo systématique les écossais seraient en demi-finale
Les images montrent qu’en fait la balle n’a pas été envoyée par un écossais mais par un australien. Il n’y avait donc pas faute. Le jeu aurait dû continuer. Les écossais avaient récupéré le ballon, il restait moins d’une minute à jouer, leur victoire était quasiment certaine.
Erreur d’arbitrage donc, sublimée par les circonstances : commise à la toute fin du match elle a décidé de la victoire, dans un match à élimination directe. Ce genre d’erreur sera inévitable tant que l’arbitre prendra des décisions sur la foi de sa seule vision des choses. Pour y remédier il faudrait envisager que d’autres que lui puissent décider du recours à la vidéo (Les coachs de chaque équipe qui disposeraient d’un « challenge » comme au tennis ? L’arbitre vidéo lui-même qui analyserait en direct les phases litigieuses ? On peut envisager plusieurs pistes).
Seul à pouvoir solliciter l’arbitrage vidéo, l’arbitre doit juger seul de s’il a bien vu l’action ou non
A l’erreur que peut commettre l’arbitre parce qu’il n’a pas bien vu l’action (et que l’on peut qualifier d’erreur passive) s’ajoute donc la décision, plus active celle-ci, de soumettre ou non l’action à l’arbitrage vidéo. Sur l’action en question, l’arbitre a mal vu, mais à la vérité tout le monde a mal vu (y compris sans doute les écossais, qui n’ont pas vraiment protesté). Il y a quelques années on se serait arrêté à ce triste constat.
L’arbitrage vidéo y ajoute aujourd’hui une question : pourquoi n’a-t-il pas fait appel à la vidéo ? Cette pénalité fait basculer le match, il aurait été légitime de la valider. Pourquoi Craig Joubert ne l’a-t-il pas fait ? Cette question peut donner des cauchemars aux écossais (et peut-être même à l’arbitre lui-même).
Aux nombreuses décisions que l’arbitre doit prendre au cours d’un match s’ajoute celle du recours à la vidéo. Elle sera parfois la plus décisive du match.
Voila comment se passe un match de Rugby international arbitré par Joubert :
Joubert décide qui va gagner le match.
Les hymnes nationaux sont joués
Joubert siffle le coup d’envoi.
Joubert arbitre de manière à ce que sa décision initiale soit juste.
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@VudeSingapour : Tout à fait d’accord avec vous. Au delà des subtilités de MAL sur l’arbitrage (qui contiennent beaucoup de vérités profondes sur un aléa remplacé par un autre tout aussi injuste), il est indéniable que Joubert est biaisé et arbitre de façon éculée.
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@Benlosam :
Les plus anciens d’entre nous se rappellent encore avec émotion les arbitrages de M. Fleming (au cas où l’Ecosse fut devenue indépendante à la suite du référendum, il était prévu que M. Fleming soit tondu devant l’ambassade de France)..
Sur les raisons du désastre, rappelons nous que le rugby est aussi, et surtout, un sport de combat (..de contact), et que la chose la plus importante pour emmener des bonshommes « au charbon », c’est le charisme…Vu celui dégagé par PSA, Michalak et autre Dussotoir, le score aurait pu être pire…(sans compter que le charisme permet d’influencer les arbitres….êtres influençables s’il en est)…
J’ajoute que M. Craig Joubert ayant été introduit citoyen d’horreur de la ville de Condom, il a pu faire admirer son organe à tous en s’écriant « So domn is ! »…
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