Les joueurs de football sont souvent des gros ploucs. C’est beaucoup plus rare au tennis.
La plouquitude, notion empreinte de mépris et de racisme social, est difficile à définir.
Qu’est-ce qu’un gros plouc ?
Personne ne sait.
La plouquitude, c’est comme la pornographie : on ne peut en donner une définition précise, mais quand on la regarde, on la reconnait immédiatement.
Et quand on voit Stanislas Wawrinka, avec son caleçon-pyjama et sa chemisette aux couleurs de prisunic, le doute n’est pas permis : un gros plouc s’est qualifié pour la finale de Roland Garros, au détriment de notre chouchou, Jo-Wilfrid.
Honte à moi
Très franchement, j’ai hésité à écrire ce post. Je ne voulais pas être comme un vulgaire présentateur de Canal+ (vous savez un trentenaire à barbe branchée, avec un appartement sous les toits à Saint-Germain des Prés et une petite amie actrice canon de 20 ans) qui se moque de la France périphérique et traite de « ploucs » tous ceux qui ne lui ressemblent pas (propriétaires de Peugeot diesel, porteurs de chemisettes à manches courtes avec gourmette apparente). Je ne voulais pas. Non, surtout pas.
Mais je me suis renseigné : il n’y a pas encore de « haute autorité » spécialisée, ni d’organisation contre le racisme anti-ploucs. On peut donc taper sur les ploucs sans risque. De nos jours, c’est rare de pouvoir se moquer méchamment sans crainte : autant en profiter.
Sus aux ploucs, donc.

Wawrinka, plus grand plouc de tous les temps ?
Bien sûr, me direz-vous, nous sommes tous les ploucs de quelqu’un d’autre (sauf Madonna). Il suffit parfois de changer de milieu (ou de pays) pour être ridiculisé. Et inversement.
Savez-vous par exemple qu’en Inde, la mode la plus chic pour un homme consiste à se vêtir d’une chemisette de couleur vive à manches courtes surmontée d’une chaîne en or autour du cou, à porter une sacoche en bandoulière et à conduire une BMW M3, jantes 19 pouces ?

En plus, la roue de la plouquitude tourne avec le temps. Ce qui a été très plouc devient très branché 20 ou 30 ans plus tard. Que l’on songe au groupe « ABBA », ou à la barbe, que ne portaient que les informaticiens introvertis dépressifs dans les années 80. Aujourd’hui, il existe une barbe branchée. Mais ce n’est pas celle de Wawrinka. Lui la porte comme dans les années 80. Tout sur Wawrinka devient plouc ; c’est sa grande force. Djokovic doit se méfier.
Même son exceptionnel revers à une main, un des meilleurs de l’histoire du tennis, n’a aucune classe. Lorsque Gasquet sort son fabuleux revers long de ligne, c’est beau, c’est magnifique, on est ému par cette technique parfaite et cette grâce. Lorsque c’est Wawrinka qui joue le même coup, quelque chose ne va pas, comme s’il avait appris le tennis tout seul dans une famille populaire, se créant son propre style plouc, pendant que Gasquet aurait perfectionné sa technique avec les professeurs chics de la bourgeoisie parisienne (celle qui pratique l’entre-soi dans les clubs sélects de l’ouest parisien). Le revers de Wawrinka est un marqueur social comme l’était la barbe de Robert Hue dans les années 90.

Une grande journée pour les ploucs
Evidemment, pour tous les ploucs, la qualification de Wawrinka en finale est un jour historique. Que l’un d’eux puisse démontrer qu’à force de travail, et sans renoncer à son identité plouc, on peut accéder à un sanctuaire d’habitude réservé aux codes de la classe snob dirigeante, c’est une nouvelle considérable, qui pourrait changer la vie sociale en France et en Suisse, et même au delà, en Belgique.
Si Wawrinka gagne, s’il bat Djokovic, le meilleur joueur du monde, alors lundi, les ventes de sacoches en bandoulière vont exploser.

Heu… j’ai pas compris ce billet… Mais je dois certainement être un gros plouc. Mais non, plus j’y réfléchis, moins je comprend. C’est ni drôle, ni instructif, et j’imagine être Wawrinka devant ce billet, c’est limite. Second degré? Mouais… certaines plumes ont plus de tact.
…haaaa je crois que j’ai compris, je suis sur Panthéon Foot! FOOT, ça ne peut être écrit que par un plouc
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@Sam : Une question me taraude… Travailleriez-vous à Canal ?
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@Averell19 : absolument pas. Mais une question me taraude: je vois pas le lien entre mon commentaire et Canal, pourriez-vous m’éclairer?
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@Sam :
Sans doute à cause de l’allusion subtile à Yan Barthes dont j’apprécie souvent l’impertinence même si parfois, il pousse le bouchon un peu loin.
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@Sam : Je suis globalement d’accord avec vous. Wawrinka est un très grand joueur, il a été 3ème mondial, a déjà gagné un grand shlem (AUS 2014), la coupe Davies, la médaille d’or double olympique. Aucun français n’a un tel palmarès depuis plus de 60 ans. Ce post mesquin que j’ai pondu est né de ma jalousie et de mon énervement : il n’arrête pas de briser nos rêves français ce Wawrinka. Par ailleurs, je suis effectivement un très gros plouc, c’est vrai, mais moins que mon collègue MAL. A vous lire
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@Benlosam :
Un plouc qui ébloui Paris.
Vous pouvez critiquer son revers ( moins gracieux que celui de Gasquet ????) , vous pouvez ne pas aimer sa tenue, mais n’avez certainement pas le droit de l’insulter. Il a battu tout le monde sur cette quinzaine mais loin de jouer les fanfarons (attitude propre aux ploucs), il a eu une attitude d’une grande sportivité voire de noblesse.
Aucune arrogance et pas d’esprit de revanche envers la partie du public qui s’était comportée grossièrement (comme des ploucs) notamment lors de sa demi finale.
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On ne peut qu’être d’accord avec vous. Un grand champion. Un tennis d’exception, et son discours et son attitude étaient top.
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@Benlosam : assez d’accord avec FT, face à Wawrinka, le plouc c’était plutôt le public. Et pas qu’avaec Wawrinka d’ailleurs (la prise de becs pendant le match Fognini-Paire était d’un certain niveau aussi). « Ce post mesquin que j’ai pondu est né de ma jalousie et de mon énervement : il n’arrête pas de briser nos rêves français ce Wawrinka. » Dans ce cas il doit y avoir pas mal de plouc sur le circuit, notamment le Big Four Plouc. Cependant je vous rejoins sur un point (qui ne le pourrait pas) si je conteste que Wawrinka soit un plouc, il porte définitivement un short de plouc.
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@Sam :
Son équipementier s’est planté.
Stan en rigole lui même.
En plus il a de l’humour.
Vu son âge (30 ans) et celui de Roger Federer, les chances de Français augmentent.
Sauf qu’il faudra encore compter sur Djokovic. Un autre grand monsieur et un super champion.
Il n’y a pas que les Suiises pour briser les rêves français , il y les Alemands et depuis hier les Belges.
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Cher Benlosam,
une fois de plus vous nous proposez une analyse sociologique audacieuse mais d’une incontestable pertinence. je voudrais y ajouter une dimension presque sentimentale.
Vous parlez des ploucs avec précision, dans la limite de ce que permet cette notion si difficile à cerner, comme la pornographie dites vous (vous auriez pu dire comme Dieu ou la gauche, autres concepts proprement indéfinissables mais que l’on croit pouvoir identifier quand on les rencontre). Mais vous ne dites rien de ce qu’est la vie d’un plouc.
Or il faut savoir que la vie est plus dure pour un plouc que pour un non-plouc. Etre plouc c’est véhiculer une aura, une atmosphère, une manière d’être de plouc, que les autres vous renvoient malgré eux. La plouquerie du plouc lui est renvoyée par son environnement, et elle s’auto-alimente ainsi jusqu’au paroxysme.
Ce caleçon-pyjama doit nous amener à nous interroger : comment la vendeuse a-t-elle osé le lui proposer alors qu’il venait acheter un short ? La seule réponse possible c’est qu’elle a vu en lui un plouc (peut-être portait-il une sacoche en bandoulière ?) et qu’elle l’a traité comme tel. L’enfermant ainsi dans ce statut peu enviable.
Tant que les ploucs seront traités comme des ploucs il ne pourront pas sortir de cet état de plouquerie. J’appelle donc à un peu de compassion pour les victimes de la plouquerie.
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