Arsenal s’est qualifiée samedi pour la finale de la cup (4 pénaltys à 2) en éliminant le tenant du titre (Wigan). A Wembley, dans un mois, Arsenal atteindra peut-être enfin l’orgasme, pour la première fois depuis 2005.
Arsène Wenger est-il encore capable d’amener Arsenal à l’orgasme?
Si Arsenal avait perdu samedi, Wenger aurait peut-être dû partir. 9 ans sans orgasme, sans le cri libérateur du coup de sifflet final avant un titre, sans les gémissements collectifs des joueurs qui caressent un trophée : trop difficile à accepter pour un couple.
Wenger savait s’y prendre avec Arsenal.
Mais après une si longue période sans soulagement libérateur, on finit par se demander : Arsène a-t-il perdu ses mains magiques ?

Les petits orgasmes rapides : une coupe nationale
Une coupe nationale, en football, c’est l’équivalent d’un petit orgasme rapide, technique, clitoridien, obtenu avec discipline et abnégation. Rien de génial, juste une secousse libératrice.
En 2011, on pensait qu’Arsène allait enfin arriver à ce petit résultat. Arsenal était en finale de la coupe de la ligue, contre Birmingham, le score était de 1 partout, il restait quelques secondes. Arsenal allait bientôt crier de plaisir, comme une femme qui se tord sous les doigts experts d’un bon entraîneur. Soudain, comme dans un cauchemar, Koscielny et Szczęsny se génèrent. Un mauvais rebond, un but stupide pour Birmingham. Comme le corps d’une femme, que l’on croyait sur le point de jouir, renonce et retombe lourdement sur le matelas, Arsenal chuta. La jouissance qui était pourtant là, toute proche, s’évanouit dans le soir de Wembley.
Depuis, Arsenal ne s’est plus approchée de l’instant de « la petite mort ». Mais cette année, Wenger, a de nouveau l’occasion d’arriver à ses fins, en finale de la coupe.
Rendez-vous au lit dans un mois (à Wembley).
L’orgasme simultané : le titre de champion
Un titre de champion peut-être assimilé à un orgasme simultané, une jouissance longue et apaisante, à la fois clitoridienne et vaginale.
Parfois, lorsque les amants s’aiment et qu’ils sont en forme, l’acte sexuel en entier est inoubliable et reste dans les mémoires. En 2004, les invincibles d’Arsenal gagnèrent le titre sans perdre un match. Wenger était alors au sommet de son pouvoir sexuel. Lui et Arsenal était si unis que l’orgasme simultané paraissait naturel. Pourtant, dans les années qui suivirent, les relations Wenger-Arsenal furent moins satisfaisantes. L’amour était toujours là, profond, mais sa manifestation prosaïque, l’orgasme, s’était envolée.
L’orgasme tantrique : la ligue des champions
Une victoire en champion’s league est l’équivalent d’un orgasme tantrique, cet orgasme si violent et profond qu’il semble durer éternellement.
Les oligarques russes et les princes arabes qui investissent dans le football n’ont qu’une idée : atteindre l’orgasme tantrique. Avec leurs millions, ils peuvent acheter toutes les femmes, avoir tous les orgasmes rapides ou simultanés qu’ils veulent. Mais l’orgasme tantrique ne se laisse pas acheter si facilement, comme on vient de le voir avec l’élimination du PSG.
Wenger a amené Arsenal au bord de l’orgasme tantrique en 2006, lors d’une finale de champion’s league contre Barcelone (défaite 2-1). On avait alors pu croire pendant quelques minutes, après l’égalisation de Campbell, à l’arrivée d’une immense vague d’orgasme tantrique qui ne vint malheureusement jamais.

Mourinho a la grosse tête : il a procuré l’orgasme tantrique à plusieurs femmes
Peu d’hommes ont réussi à explorer le tantrisme avec des femmes différentes. Depuis qu’il a atteint l’extase suprême avec Porto et l’Inter, Mourinho est un peu énervant, comme un dragueur prétentieux. Il pense que son doigté, son expérience, peuvent permettre de retourner toutes les situations. Le pauvre Wenger, dont il se moque, paraît, à côté de lui, de moins en moins viril.
Il n’y a pas de femmes frigides, seulement des hommes qui ne savent pas s’y prendre, voilà ce que l’attitude triomphante de Mourinho semble nous dire.
Pourtant, reconnaissons-le, tout ne vient pas de l’homme ou de l’entraîneur. Il est beaucoup plus difficile d’amener à l’orgasme une « peine à jouir », ces femmes, qui comme Arsenal, mettent un temps infini à monter vers la jouissance, que des nymphomanes muti-orgasmiques, comme le Réal, Man U, Barça , le Bayern ou l’Inter.
Si l’on insiste souvent sur l’alchimie entre les partenaires, on ne doit pas oublier tout de même que certaines femmes sont des chaudasses, d’autres des cérébrales. Exactement comme les hommes peuvent être des experts en sensualité ou des impuissants, à l’haleine irrespirable.
Pour le dire autrement : plus facile de gagner des titres avec Messi, Ronaldo et Hazard, qu’avec Giroud, Ramsey et Sanogo.
Au diable l’orgasme, seul compte l’amour
L’obsession de notre époque pour les orgasmes et les titres est en réalité ridicule. « Seuls les titres restent » répètent les footballeurs, briefés par leurs conseillers en communication, à longueur d’interview.
C’est faux. Les titres sont oubliés, aussi vite que les orgasmes.
Seul l’amour reste.
L’amour de Wenger pour Arsenal, l’amour d’Arsenal pour Wenger.
Un couple sans orgasme peut vivre heureux pendant des années tandis qu’un couple sans amour est triste à pleurer. Triste comme un entraîneur de passage, à qui l’on demande un orgasme le plus rapidement possible. Berck.
Si Wenger quitte un jour Arsenal, peut-être Arsenal pourra-t-elle jouir plus souvent sous le corps d’un autre entraîneur.
Mais, sans amour, Arsenal sera triste à pleurer.
Restez Arsène. Orgasme ou pas dans un mois à Wembley, restez.
Extrait de la septième partie du Livre du rire et de l’oubli, de Milan Kundera : la vendeuse du magasin d’articles de sport en location
« C’était une fanatique de l’orgasme. L’orgasme était pour elle une religion, un but, un impératif suprême de l’hygiène, un symbole de santé, mais aussi son orgueil qui la distinguait de femmes moins chanceuses comme le ferait un yacht ou un fiancé illustre.
Et il n’était pas facile de lui donner du plaisir. Elle lui criait plus vite, plus vite, puis au contraire doucement, doucement, et de nouveau plus fort, plus fort, comme un entraîneur crie ses ordres aux rameurs d’un huit. Concentrée tout entière sur les points sensibles de sa peau, elle guidait sa main pour qu’il la pose au bon endroit au bon moment. Il était en sueur et voyait les regards impatients de la jeune femme et les gestes fiévreux de son corps, cet appareil mobile à produire une petite explosion qui était le sens et le but de toute chose. »
Super article ! Plein d’humour et amusant, sympa !
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Si Wenger quitte un jour Arsenal, ce sera la fin d’une grande épopée !
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