Que retenir du match France Irlande de samedi (13-13) ?
Franchement pas grand chose. Les images qui me restent en tête sont celles du talonneur irlandais essuyant longuement le ballon avant chaque lancer en touche. Je revois aussi ces séries de mêlées effondrées, que l’arbitre perplexe faisait rejouer en demandant aux premières lignes de faire un effort pour qu’enfin on puisse passer à autre chose. Je me souviens aussi de Brian O’Driscoll, épuisé et démantibulé, faisant attendre tout le monde pour reprendre son souffle et casser l’élan de l’équipe de France en fin de match.

Autant de temps de non-jeu, qui, cumulés, ont fini par grignoter le match entier. A l’arrivée, aucune envolée, très peu d’attaques efficaces et un nombre infime de balles parvenant aux ailiers. Je ne sais même pas dire comment Maxime Médard était rasé (rouflaquettes, moustache, bouc, ça change souvent avec lui), et c’est un signe. Je ne l’ai vu que sur la dernière action, de dos, courant après un ballon au pied de Michalak.
Dans cette absence de match, l’équipe de France a longtemps été inexistante. Pendant toute la première mi-temps ce fut du grand rien au milieu d’un vide profond. Les scientifiques peinent à observer l’anti-matière, elle était pourtant bien visible sur la pelouse de Landsdowne Road samedi. Elle avait un maillot bleu (avec des espèces de petites ailes ridicules sur le haut de la poitrine).

Au milieu de ce néant, l’infortuné Frédéric Michalak avait un rôle particulièrement ingrat puisque lorsque le ballon sortait enfin du paquet d’avants (ce qui est arrivé plusieurs fois pendant le match), il devait orienter le jeu. Les montées des trois quarts irlandais l’en ont empêché, et il a été contraint à des choix difficiles et pas toujours heureux. Il est vrai qu’il leur rendait quelques dizaines de kilos à chacun. On peut d’ailleurs regretter que devant notre manque d’impact physique Bastareaud soit resté si longtemps sur le banc. On a vu le bien qu’il a fait à l’équipe quand enfin il est rentré.

Les médias français se sont mis d’accord pour considérer que l’équipe de France s’était rachetée en deuxième mi-temps. Certes nous sommes sortis du néant, mais nous n’avons mis les pieds dans leurs 22 mètres qu’en une occasion, pour planter un essai courageux mais dont la construction n’est pas un monument de stratégie. L’essai des irlandais est assez comparable, mais lui au moins est remarquablement collectif.
Regrettons aussi le tout dernier coup de pied de Michalak. Les Irlandais étaient cuits, nous les enfoncions enfin, O’Driscoll ne tenait plus debout, on a vraiment le sentiment qu’en poussant on pouvait les faire plier, et marquer un essai. Plus que du panache, un tel essai aurait donné un sens à ce match.
Personne n’est capable d’expliquer comment l’équipe exceptionnelle de l’automne s’est transformée, en quelques mois, en une des plus mauvaises équipes de France de tous les temps. C’est un grand mystère. On parle d’habitude de l’imprévisibilité de l’équipe de France de rugby, capable de perdre ou de gagner contre n’importe qui, mais là ce n’est pas cela. Dans ce tournoi, il n’y a pas d’imprévisibilité de la France, malheureusement. Il y a une constante dans la médiocrité qui n’est pas la tradition du rugby français. Étonnant.
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Ces 2 équipes, une irlandaise nourrie au Whisky irlandais, l’autre française avec des dirigeants français pleins de rodomontades, nous ont donné un spectacle médiocre.
– première mi temps très mauvaise pour les français,
– deuxième mi-temps médiocre pour les irlandais
Quelles conclusions en tirer
Médiocre spectacle surtout la française qui tire sa fierté d’on je ne sais d’où et qui ne sais plus gagner et tire sa fierté d’avoir fait match nul
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