C’est une histoire tellement incroyable que certains n’y croient pas. Elle est pourtant absolument vraie, du début à la fin.
Lassé par les atermoiements de Barcelone et Madrid, Neymar a failli signer à l’ASTD, l’Association Sportive de Trouville Deauville!
Tout est parti d’une plaisanterie inoffensive.

Lorsque son agent, le célèbre israélien Pini Zahavi, lui a demandé, « Mais au fond de toi, où aimerais-tu VRAIMENT aller jouer? », Neymar a répondu (en brésilien) : « À Deauville! Il y a un casino pour le poker et la plage ressemble à celle d’Ipanema à Rio. »
Or Pini Zahavi n’a aucun humour, c’est un homme d’affaire international, l’humour n’est pas une préoccupation majeure pour lui (un homme d’affaire international c’est comme un homme d’affaire, mais international).
Zahavi a pris Neymar au premier degré : il a immédiatement pris langue (comme on dit dans les milieux d’affaires) avec M. Philippe Augier le maire de Deauville (à ne pas confondre avec l’actrice Bulle Ogier, astuce mnémotechnique : se rappeler que Bulle Ogier est une femme et Philippe Augier un homme).

M. Augier a alors procédé en deux étapes. Il a tout d’abord organisé un « conference call » (il s’agit de conversations téléphoniques internationales sur lesquelles peuvent se connecter plusieurs personnes, technique souvent utilisée par les hommes d’affaire pour négocier) avec M. Zahavi et l’entraîneur de l’ASTD pour vérifier que le projet de jeu de l’ASTD était compatible avec Neymar. M. Zahavi a insisté sur le fait qu’une place de titulaire devait être garantie à Neymar. Le coach trouvillais, réticent, a indiqué que M. Neymar devrait, comme tout le monde, gagner sa place à l’entraînement. Énervé, M. Zahavi a menacé de quitter le « conference call » (menace métaphorique puisque le « conference call » ne se situe pas dans un endroit précis, il aurait en fait raccroché). Le coach de l’ASTD a alors accepté, mais n’a pas garanti de position sur le terrain à Neymar, « Faut pas exagérer non plus, a-t-il dit, j’ai un vestiaire à gérer, pas de passe-droit ». Neymar jouerait soit sur l’aile gauche, soit en numéro 10 dans le 2-2-1-1-3 que développe l’ASTD. M . Zahavi a interrogé l’ASTD sur son ambition (de long terme) : « Dans combien d’années pensez-vous avoir une chance de gagner la ligue des champions? », a-t-il demandé. Il a été convaincu par la réponse de Trouville-Deauville qui a démontré que les chances de l’équipe de la côte normande en champion’s league étaient équivalentes à celles du PSG. Au total, le courant est bien passé entre les parties, M. Zahavi est sorti du « conference call » prêt à poursuivre la négociation.
Le maire de Deauville a alors organisé un second « conference call » (on pouvait se connecter avec un numéro puis il fallait taper * suivi d’un code secret) pour parler contrat avec M. Dominique Desseigne, patron du groupe Barrière, propriétaire de palaces à Deauville et du casino, mais aussi avec le propriétaire de la pizzeria Santa Lucia et avec le maire de Trouville, M. Christian Cardon. Les discussions ont été âpres mais fructueuses, les négociateurs s’efforçant d’aplanir les difficultés qui surgissaient ici ou là, surtout là, d’ailleurs, avec une volonté positive d’arriver rapidement à un accord, d’autant que les parties avaient une contrainte de temps : la mairie de Deauville n’avait loué le numéro de « conference call » que pour une heure, et donc, si on dépassait, on allait devoir payer plus au service de « conference calls » de l’opérateur téléphonique (« Je ne sais pas si vous avez remarqué mais c’est souvent sur les dépassements que l’on se fait arnaquer », a expliqué le maire de Deauville, « C’est vrai », a répondu M. Zahavi).
Deauville, grâce notamment à son centre international d’affaires, à ses nombreux festivals, à sa bonne gestion, est une ville riche, et le salaire de Neymar, même très élevé, peut être assumé à condition d’être créatif sur un financement par emprunt « in fine » (comme on dit dans les milieux d’affaires) à très très très long terme (plusieurs centaines d’années). Consulté par la mairie, le publicitaire Serge Uzzan, spécialiste de football (et ancien très bon joueur de tennis, -M. Uzzan a été classé 30-1 en 1982-, comme Nasser Al Khelaïfi, le patron du PSG, coïncidence?, sans doute pas), a déjà prévu un plan de « merchandisation » de la marque Neymar pour Deauville: transformation du festival du film américain en festival du film brésilien, plantation de cocotiers sur les planches, construction d’un pain de sucre à la place des Marinas, création d’une chanson ad hoc (« Si tu vas à Deauville, n’oublie pas de monter au Mont Canisy »).
M. Zahavi a surtout apprécié le discours de Trouville-Deauville sur les nombreuses possibilités de reconversion pour Neymar après sa carrière, employé municipal à la mairie de Deauville, salarié dans le groupe Barrière, voire à la Santa Lucia, pizzeria prestigieuse non loin de la gare, ce qui est pratique.
Les avocats ont alors travaillé pour contractualiser l’accord entre les parties, comme on dit dans les milieux d’affaires. Excellent négociateur, M Zahavi a exigé pour son client une tente à l’année, bien placée, juste devant le restaurant « Le Ciro’s » et une cabine pour entreposer ses maillots et affaires de plage. M. Zahavi a également obtenu de la mairie de Trouville la gratuité du voiturier des restaurants « Le Central » et « Les Vapeurs », sur les quais de Trouville (« Ce n’est que 8 euros mais si Neymar vit à l’année à Deauville, c’est un budget », a remarqué très justement M. Zahavi). Des clauses particulières ont été ajoutées, par exemple aucun repas d’équipe de l’ASTD ne pourra être pris au restaurant trouvillais « Les 4 chats », car Neymar est allergique aux chats.
Une fois le contrat de deux mille pages rédigé par les avocats britanniques de Simmons & Simmons, un rendez-vous signature a été fixé dans le hall de l’hôtel Royal de Deauville. Neymar a pris le train gare Saint Lazare, mais, en raison d’une arrivée tardive du conducteur, le retard a été important et le train de correspondance de Lisieux n’a pu attendre. La SNCF a affrété un bus qui est arrivé avec trois heures de retard. La signature a malheureusement dû être annulée. Contactée, la SNCF se désole de ce retard, mais souligne à nouveau qu’il est dû à une arrivée tardive du conducteur, ça arrive, d’ailleurs, ajoute son porte parole, tous les trains sur la ligne Paris-Deauville ont été en retard cet été, il n’y a donc rien de particulier à signaler.
L’affaire a donc « capoté », comme on dit dans les milieux d’affaires, au dernier moment. C’est vraiment dommage car c’était l’occasion de garder Neymar en France. Le coup est passé tout près, peut-être l’année prochaine, qui sait?
Mise à jour du 21 août :
Nous nous excusons auprès de nos lecteurs, mais nous avons involontairement publié une fausse information (c’est très rare sur notre blog) : ce n’est pas à cause d’un retard SNCF que le deal a capoté!
Le journal « Le Pays d’Auge » (journal de référence toujours très bien informé) donne une autre version plus crédible : pour ne pas payer l’indemnité de transfert de 222 millions d’Euros, l’ASTD avait proposé un échange contre deux de ses joueurs, un avant centre et un arrière droit. PSG avait accepté car le club s’est lassé de Choupo-Moting (« Garçon très sympathique mais il ne devrait pas jouer au football, il doit bien exister quelque chose pour lequel il est doué, boulanger, pharmacien, plombier, que sais-je? », a déclaré Tuchel, l’entraîneur du PSG) et a perdu confiance dans son latéral droit belge Meunier (« Meunier, tu dors? », répète Tuchel à l’entraînement). Mais les deux joueurs de l’ASTD ont refusé. Ils ne veulent pas échanger leur qualité de vie contre la pollution, les embouteillages et le stress de Paris (l’un habite une maison de pêcheurs à Trouville, l’autre un programme social dans la verdure au Mont Canisy, avec vue sur la mer).
« Il n’y a pas de restaurant italien aussi bon que la Santa Lucia en région parisienne », a déclaré le premier au journal « Le Pays d’Auge ».
« Et l’argent n’est pas tout », a ajouté le second, « Ok on nous proposait 20 millions d’euros par an, mais qu’est-ce qui reste après impôts et charges, franchement? ».
La perte d’attractivité du PSG ne se limite donc pas à Neymar, elle est totale, seuls les fous acceptent d’habiter en région parisienne de nos jours.

Soit c’est une jolie blague ou ça montre la tristesse des joueurs de football. Plus personne n’en veut de neymar qui est trop cher pour le peut qu’il rapporte à cause de sa mentalité
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J’espère que c’est une blague car sinon çà montre bien la mentalité du joueur. Plus personne n’en veut de Neymar car il coûte trop cher et c’est un déstabilisateur de vestiaire. Comme beaucoup de brésilien il va foutre en l’air ça carrière.
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@LAMBOTTE :Article exceptionnel , merci à tous !
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