Pour leur dernier match de 2018 les Gunners ont été sévèrement battus à Liverpool, 5 buts à 1. Les Reds étaient nettement supérieurs et leur victoire ne souffre aucune contestation. Néanmoins le score doit en partie son ampleur à l’arbitre Michael Oliver mais, une fois de plus, les journalistes ne le mentionnent pas.
La différence de niveau entre Liverpool, leader invaincu de la Premier League, et Arsenal, toujours aussi fébrile face aux grosses équipes du championnat, est apparue clairement dès les premières minutes du match. L’ouverture du score par les Gunners a fait plaisir à leurs supporters mais il aurait fallu être bien naïf pour croire que cela pouvait ouvrir la voie à un résultat positif à Anfield. Du reste 5 minutes plus tard, après 2 erreurs défensives et 2 buts de Firmino la question ne se posait plus.
Le score en faveur de Liverpool est donc mérité. Tant que les défenseurs d’Arsenal rivaliseront d’imagination pour commettre la plus grosse bourde du match ils ne pourront rien espérer face aux meilleures équipes du championnat. Il reste que l’arbitre, Michael Oliver, a joué un rôle actif dans cette déroute, en accordant à Liverpool un pénalty grotesque et en n’accordant pas à Arsenal celui qui s’imposait pourtant.

Cela n’efface pas l’erreur de Michael Oliver, qui siffle un pénalty tout à fait irréel.
64ème minute de jeu : Lovren est poussé par Kolasinac dans la surface d’Arsenal, il tombe. Les joueurs de Liverpool ne réclament même pas le pénalty tellement la faute est inexistante. Michael Oliver l’accorde pourtant. Firmino le transforme. Les journalistes s’extasient depuis sur la générosité de Salah, habituel préposé aux pénaltys, qui a généreusement laissé Firmino le tirer. Mais le vrai cadeau émane de l’arbitre.
Il sera moins généreux avec Lacazette, pourtant indiscutablement victime d’une faute de Clyne dans la surface à la 84ème. Le contact n’est pas spectaculaire mais il est net. Michael Olivier restera de marbre.
Ces deux erreurs sont cruellement absentes des commentaires d’après match qui se contentent d’accumuler les couches de louanges pour Liverpool et de critiques pour Arsenal. Rebelote le lendemain : menés par un Pogba éblouissant, les joueurs de Manchester United infligent un sévère 4-1 à l’équipe de Bournemouth. Là encore l’analyse du score doit prendre en compte le fait que le dernier but des Mancuniens est entaché d’un hors-jeu assez net.

Salah : « De rien, c’est l’arbitre qui vient de me faire ce cadeau ».
Peut-être que si l’arbitre assistant l’avait signalé les Red Devils auraient tout de même marqué ce 4ème but plus tard. Pareillement, peut-être que si Michael Oliver avait correctement jugé en ne sifflant pas le pénalty pour Liverpool et en sifflant celui pour Arsenal, l’ampleur du score aurait été la même. Et de toute façon Liverpool et Manchester méritaient tous les deux leur large victoire. Néanmoins les décisions arbitrales ont eu un impact sur le déroulement de ces matchs. Impact non pas décisif, je le répète, mais impact net, sur le score et sur le moral des équipes. Ces décisions font donc partie des événements du match et elles méritent d’être mentionnées dans son analyse.
Or une fois de plus elles sont omises par la grande majorité des commentateurs et en particulier par ceux qui intervenaient en plateau juste après le match.
Nous l’avons déjà dit, nous ne pouvons que le répéter : la principale raison de cette omission est sans doute de simplifier la réalité pour rendre son analyse facile. Les circonlocutions que j’ai cru bon de m’imposer plus haut en sont la preuve : mentionner les erreurs d’arbitrage implique d’en estimer l’impact, et donc ici (à mon avis) de le relativiser. Pour être honnête, et surtout bien compris, il faut mesurer son propos, préciser que Liverpool méritait sa victoire mais que les erreurs de l’arbitre sont réelles, qu’il est difficile de dire ce qui serait advenu sans ces erreurs mais qu’elles ont quand même sans doute défavorisé Arsenal … c’est vite compliqué.
Si on omet de mentionner ces erreurs le discours est plus fluide : Liverpool est super fort, Arsenal est nul en défense, les Reds écrasent tout sur leur passage, ils sont magnifiques, les Gunners sont très inquiétants, surtout les défenseurs.

Je fais tout ce que je peux pour me faire remarquer, ne faites pas comme si je n’existais pas !
Merci d’avance.
Autant de facilité est pénible, elle est surtout un peu angoissante. Car ce que font ainsi les journalistes sportifs rejaillit sur l’ensemble du travail de la presse et on peut craindre que ce que nous lisons ou entendons ne soit qu’une vision de la réalité suffisamment simplifiée pour pouvoir être analysée en deux mots.
Que les journalistes commencent par ouvrir les yeux et aient le courage de dire ce qu’ils voient s’ils veulent être pris au sérieux.
Quand on regarde les budgets des clubs de foot anglais, on comprend mieux pourquoi ils sont beaucoup mieux représentés en ligue des champions !
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Bravo à Liverpool mais dommage que les règles ne soient pas correctement respectées par l’arbitre.
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