Euro 2016, victoire Portugaise, la fin des fadaises ?

La victoire du Portugal à l’Euro a attristé les supporters Français que nous sommes. Si elle pouvait clouer le bec aux prétendus « statisticiens » des plateaux télé cela nous consolerait un peu.

La douleur de la défaite nous a empêchés de poser un regard sérieux sur la victoire du Portugal. Or à y regarder de près il s’agit de l’aboutissement d’une série d’anomalies historiques, une suite illogique en quelque sorte.

En premier lieu cette victoire met fin pour le Portugal à une douloureuse accumulation de défaites contre la France. Avec nos victoires lors de trois demi-finales (Euro 1984, Euro 2000 et Mondial 2006) nous avons longtemps été ceux qui empêchaient le Portugal de franchir la dernière marche d’une grande compétition internationale (même si leur défaite la plus douloureuse restera la finale de l’Euro 2004 perdue à domicile contre les Grecs).

Griezmann est plus triste que tous les supporters réunis. Mais respectons la joie des Portugais. Malgré tout ils sont bien sympathiques.
Griezmann est plus triste que tous les supporters réunis.
Mais respectons la joie des Portugais. Malgré tout ils sont bien sympathiques.

De notre côté, et cela n’a échappé à personne, la victoire en demi-finale contre l’Allemagne mettait fin à une série malheureuse et longtemps traumatisante, avec deux demi-finales (Mondial 1982 et Mondial 1986) et un quart de finale plus récent (Mondial 2014) perdus contre notre « bête noire ».

Quant à elle, avant de perdre ainsi en demi-finale, l’Allemagne l’avait emporté contre l’Italie, interrompant une série plutôt spectaculaire avec une défaite en Finale du Mondial 1982 et trois défaites en demi-finales (Mondial 1970, Mondial 2006 et Euro 2012). Qu’il s’agisse de l’Euro ou du Mondial, l’Allemagne avait ainsi toujours perdu en matchs à élimination directe contre l’Italie, obtenant des matchs nuls lors de matchs de poules mais jamais de victoire.

L'Italie aura longtemps été la "bête noire" de l'Allemagne.
L’Italie aura longtemps été la « bête noire » de l’Allemagne.

Cet enchaînement de retournements de tendances devrait faire taire les statisticiens auto-proclamés, tout fiers d’étaler leur culture wikipédiesque sur les plateaux télé avec des « l’Allemagne n’a jamais gagné contre l’Italie en compétition officielle ». Comme si l’issue d’un match de 1970 pouvait apporter le moindre éclairage sur celui qui se déroule 46 ans plus tard.

En énonçant d’un air docte avant la finale : « nous avons toujours battu le Portugal en match officiel » ils étaient évidemment plus proches de la superstition que de la statistique. Ils prétendent apporter une vision scientifique dans un monde qui en manquerait. Bien au contraire ils galvaudent la simple notion d’expérience, attribuant une vertu prédictive au résultat de trois matchs qui n’ont en fait aucun lien de réalité avec celui duquel on les rapproche.

Si l'info ci-dessus n'est pas une statistique. C'est une anecdote.
L’info ci-dessus n’est pas une statistique.
C’est une anecdote.

Souhaitons que 2016 aura ouvert les yeux de ceux qui donnent la parole à ces charlatans. Certes le passé et les chiffres peuvent enrichir les réflexions sur le football, nous ne nous en privons pas, mais ne donnons pas le nom de « statistiques » à des pourcentages calculés à partir d’un nombre ridicule d’observations disparates.

2 commentaires

  1. Même si ca n’est pas a l’Euro, la demi-finale de 2006 était aussi très rageante et cruelle pour le Portugal, qui n’a pas su trouver la faille fasse a une EDF ayant marqué sur un penaltie très tôt et bien organisée. Cependant, le lynchage que subit le Portugal et par dessus tout les portugais, est vraiment dégoutant et aberrant.

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