Et si Arsène Wenger quittait Arsenal ?
Une telle séparation paraît absurde, tellement l’homme et le club sont consubstantiels l’un à l’autre. Wenger est entraineur d’Arsenal depuis 1996 et sa personnalité, la force de sa vision du jeu sont tels qu’il a imprimé son empreinte au club sur toute cette période. Arsenal préexistait à Arsène mais incontestablement l’Arsenal d’aujourd’hui, d’hier et jusqu’à 20 ans en arrière, cet Arsenal est celui d’Arsène Wenger.
Les jeunes gens de 20 ans, ou même de 25 ans (à supposer qu’ils n’aient qu’épisodiquement regardé le football anglais dans leurs premières années) n’ont connu Arsenal que dirigé par Arsène Wenger. Ils doivent d’ailleurs se demander pourquoi on a baptisé ce club à partir du prénom de son entraineur et non pas à partir de son nom (de même que dans ma jeunesse je me demandais pourquoi le chef de la France s’appelait le Général De Gaulle et pas De France).
Bref, Arsenal et Arsène ne font qu’un, et les séparer paraît aujourd’hui absurde, même si c’est techniquement faisable. On peut bien séparer le sel de l’eau de la mer. Mais alors elle devient fade, ce n’est plus la même eau. Il est peut-être techniquement possible de déplacer la Tour Eiffel hors de Paris. Mais Paris serait-il encore Paris ? Et cette tour aurait-elle une existence ailleurs ?

Je me coupe la main, je dis « moi et ma main ». Je me coupe la jambe, je dis « moi et ma jambe ». Mais je me coupe la tête, vais-je dire « moi et ma tête » ou « moi et mon corps » ? Pareillement, quand Arsène quittera Arsenal (puisqu’il faut bien admettre que cela arrivera un jour, sauf à ce que la fin du monde intervienne avant), le club d’Arsenal conservera son nom et ses couleurs. Il poursuivra sa vie en tant que tel et son palmarès s’écrira dans la continuité. Mais n’aura-t-il pas la saveur douteuse d’une eau de mer saumâtre ? Le triste aspect d’un Paris émasculé ?
Pour qui notre cœur battra-t-il, qui suivrons nous avec passion chaque week-end ? Continuerons-nous à espérer qu’enfin les gunners remportent la premier league avec à leur tête un autre qu’Arsène ? Supposons que le nouvel entraîneur d’Arsenal soit Mourinho, ou, pire, un inconnu, clairement il nous sera difficile de nous réjouir avec lui, de l’encourager ou même de lui prodiguer nos précieux conseils.

D’un autre côté, qu’Arsène Wenger devienne entraineur de l’OM, ou, pire, d’un club breton, le suivrons-nous ? Rejoindrons-nous les rangs vulgaires et l’agressivité stupide des supporters du vélodrome ? Ou devrons-nous apprendre à situer Guingamp sur une carte ou savoir ce qu’est un merlu ?

Arsenal sans Arsène n’a plus d’âme et il ne nous fera sans doute plus vibrer mais Arsène sans Arsenal est désincarné et son nouveau club ne nous passionnera sans doute pas beaucoup plus. Ce sera la fin d’une histoire d’amour et comme les enfants du divorce nous errerons, déboussolés et sans repère, jusqu’à trouver une autre raison de vivre. Il nous faudra alors changer de références, adopter un nouveau club, admirer de nouvelles idoles et peut-être même apprendre les règles du Rugby.
Arsene wenger entraineur à Marseille non impossible 🙂 mais le revoir en France ça serait tellement bon pour notre championnat
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