But d’Arsenal à la 95ème : le mérite à Özil ou à Welbeck ?

Par un but extraordinaire marqué au-delà du temps additionnel, Arsenal a battu Leicester. Ce but miraculeux pose une fois de plus la question cruciale : qui a le plus de mérite, le buteur ou le passeur décisif ? Panthéon-Foot propose de relancer ce débat.

Avant d’en arriver à cette extraordinaire 95ème minute, résumons rapidement le match.

Les anglais ont gagné la Coupe du Monde en 1966. Tout juste 50 ans avant ce but de Welbeck.
Les anglais ont gagné la Coupe du Monde en 1966.
Tout juste 50 ans avant LE but de Welbeck.

Photo, source : Jonas et twitter.com/sundaychants

Dès le coup d’envoi Arsenal se rue à l’attaque et les premières minutes des gunners sont enthousiasmantes : leurs offensives sont percutantes et ils se créent plusieurs occasions nettes. Özil réussit même deux passes dont une très belle talonnade, confortant les commentateurs de Canal + Sport dans une özilophilie béate et imperméable à l’évidence des faits. Puis le jeu s’équilibre. Leicester fait mieux que résister, se montre très dangereux à plusieurs reprises et il faut une fois de plus un excellent Petr Cech pour sauver Arsenal.

Les gunners faiblissent et Özil retrouve ses défauts habituels avec entre autres une nonchalance qui est en partie à l’origine du but de Leicester en fin de période : victime d’une faute non sifflée aux abords de la surface adverse, il exprime son mécontentement en cessant de jouer et en levant les bras au ciel. Il ne fait rien pour freiner la relance de Leicester. Les Foxes en profitent pour lancer un contre fulgurant à l’issue duquel ils obtiennent un pénalty, transformé par Vardy.

Nous respectons infiniment la Couronne Britannique mais ne sera-t-elle pas mieux portée par Danny 1er que par William ? Kate n'y serait pas opposée, dit-on.
Nous respectons infiniment la Couronne d’Angleterre mais ne serait-elle pas mieux portée par Danny 1er que par William ?
Kate n’y serait pas opposée, dit-on.

Photo, source : Jonas et twitter.com/sundaychants

La mi-temps intervient sur ce score de 0-1, en faveur de Leicester. Certains gunners ont montré du talent, du courage ou les deux. Ôzil n’a montré ni l’un ni l’autre (mis à part donc deux passes réussies en début de match).

Dès le début de la deuxième période Arsenal se montre plus pressant. Leicester multiplie les fautes et Simpson reçoit légitimement un carton rouge à la 54ème. A 11 contre 10 les gunners accumulent les situations dangereuses devant le but, malgré le très faible niveau du jeu de Mesut Özil. L’allemand collectionne les pertes de balle coupables et grotesques. Il est vrai que les joueurs de Leicester ne font rien pour l’aider. Ainsi, se trouvant balle au pied devant la surface adverse, il s’immobilise pour attendre que ses adversaires s’effacent courtoisement afin de lui permettre d’adresser un tir à peu près cadré ou une passe vaguement constructive. Ceux-ci n’en font rien et à sa grande stupéfaction se permettent même de lui prendre le ballon.

Ce projet de la Banque d'Angleterre ne sera pas retenu : tous voudront collectionner ces billets et le système monétaire britannique s'en trouverait déséquilibré
Ce projet de la Banque d’Angleterre ne sera pas retenu : tous voudraient collectionner ces billets, mettant en péril le système monétaire britannique.

Photo, source : Jonas et twitter.com/sundaychants

A un autre moment, ne sachant auquel de ses cinq coéquipiers disponible donner le ballon (en choisir un ce serait vexer les quatre autres), il préfère essayer de dribbler trois joueurs adverses dans sa propre moitié de terrain, permettant ainsi à Leicester de se créer une occasion de but à partir d’une situation totalement contrôlée par Arsenal. Son niveau est tellement faible que même les commentateurs finissent par s’en apercevoir.

Malgré ce handicap Arsenal finit par égaliser grâce à une passe de Giroud pour Walcott à la 70ème. Les gunners continuent à pousser et à la 83ème Wenger prend la décision de génie qui fait de lui le meilleur entraineur de tous les temps. Il fait entrer ce joueur prodigieux et décisif qu’est Danny Houellebecq. Pendant les 12 minutes qu’il passera sur le terrain Houellebeck ne touchera que trois ballons, mais le dernier le fait entrer dans la légende.

Welbeck n'est pas seulement le meilleur joueur de foot du monde. Ses qualités de sagesse et spiritualité sont louées par tout le vestiaire d'Arsenal
Welbeck n’est pas seulement le meilleur joueur de foot du monde. Ses qualités de sagesse et de spiritualité sont louées par tout le vestiaire d’Arsenal

Photo, source : Jonas et twitter.com/sundaychants

Il s’agit d’un coup franc sifflé à toute fin du temps additionnel. Özil le tire et c’est le miracle : le ballon s’élève et atterrit là où il permet aux attaquants de se montrer dangereux. La plupart de ses corners avaient échoué avant le premier poteau, récupérés sans difficultés par les joueurs de Leicester. Cette fois-ci son ballon passe cette première barrière de défenseurs et les plus fervents pourront y voir un geste du Tout Puissant.

La suite appartient au talent de Wellbecq : il s’élève plus haut que ses opposants et dévie subtilement la balle vers le pied du poteau du but gardé par un Schmeichel éblouissant pendant tout le match, mais battu ici par plus fort que lui.

Ce but fabuleux de Welbeck transforme un match nul qui ouvrait la voie du titre à Leicester et mettait Arsenal à la portée de ses deux poursuivants en une victoire qui catapulte Arsenal à 2 points seulement du leader du championnat.

Welbeck, l'idole de tous ceux qui savent ce que jouer au football veut dire
Welbeck, l’idole de tous ceux qui savent ce que jouer au football veut dire

Photo, source : Jonas et twitter.com/sundaychants

D’où la question que nous posons en toute objectivité : à qui revient la plus grande part du mérite sur ce but ? A Özil qui est enfin parvenu à tirer un coup franc de manière exploitable, ou à Welbeck qui a réussi là où tous les autres avaient échoué avant lui en prenant ce ballon à une défense centrale athlétique et intraitable pour battre un Schmeichel toujours inspiré et impeccable sur sa ligne ?

Nous ouvrons le débat, à chacun de s’exprimer librement.

 

12 commentaires

  1. Le mérite revient à Wenger, ni à Özuil, qui est nul, tout le monde le sait mais on n’a pas le droit de le dire (il appartient au tout petit cercle des hommes qui valent plus de cinquante millions d’euros et ne savent pas jouer au foot, petit club fermé – Özil, Cavani, Torres), ni à Welbecq.
    Wenger a transformé par son coaching mental deux chèvres, Walcott, qui ne mettait plus un pied devant l’autre depuis des mois, et Welbecq, qui rejouait pour la première fois après 10 mois de blessure, et qui est connu pour ne jamais cadrer (il n’avait plus cadré depuis l’Euro 2012 avec l’Angleterre), en super-subs.
    Arsenal est troisième à deux points, avec un meneur de jeu lent, peu inspiré, qui n’a aucune frappe de balle et le charisme de Jean-Marc Ayrault.
    Si Arsenal avait Silva (City) ou Eriksen (Tottenham) à la place d’Özil, Arsenal aurait 24 points d’avance.
    Wenger est un génie, tout le monde le sait.
    Chapeau M. Wenger.

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  2. Si Özil est si mauvais, les lecteurs souhaiteraient avoir l’avis de Panthéon Foot sur les récentes rumeurs qui font état d’un intérêt du FC Barcelone pour le meneur d’Arsenal. Serait-ce une habile stratégie de Wenger pour pousser Özil à impressionner son supposé futur club lorsqu’il l’affrontera en 8e de finale de la Champions League cette semaine ?

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    1. Cher La Diche, si Barça achète Özil, Mal et moi promettons de courir nus sur une pelouse de l’Euro 2016. Même Sanchez, qui est excellent, n’a pas été gardé par Barcelone car il ne lâche pas assez vite le ballon. Une touche de trop c’est déjà trop pour les catalans. Alors la lenteur d’Özil entre le contrôle et la frappe, n’en parlons même pas. Nous sommes collés jusqu’à la fin des temps avec Özil à Arsenal, autant l’accepter. Nous continuerons à nous faire insulter (nous ne validons pas les commentaires insultants et violents donc svp si vous voulez dire du bien d’Özil, faites-le sans violence) car nous sommes seuls à dénoncer l’imposture Özil (nous n’avons aucune aide des pouvoirs publics-une honte), comme Galilée était bien seul face aux jésuites pour dénoncer l’imposture du géocentrisme. « Et pourtant il est mauvais ».

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  3. Si Ozil est si nul comment est-il arrivé à 17 passes décisives faisant de lui le meilleur passeur européen?? Merci d’avance, pour votre réponses, vous ne connaissez rien au foot, étudiez de près le jeu de cet allemand dont nous, les fans de beaux jeux aimons, ses passes dans les intervalles, sa vision sur les petits périmètres enfin bref suis je bête vous ne connaissez pas ces termes.

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  4. Bien le bonjour messieurs ! (ou mesdames d’ailleurs…)

    Fidèle lecteur et chasseur de vos articles toujours très bien construits, souvent hilarants et surtout remplis d’un amour, d’une estime et d’une inévitable incompréhension dans les choix de Monseigneur Wenger le magicien qui transforme le toc en top (guidé par une lumière que seuls les élus peuvent distinguer), je suis également un mordu des gunners.
    L’âme qu’a insufflé Arsène à ce club est, pour moi et pour résumer, une vision presque idéale de ce que devrait être le football au sein d’un club….si Arsenal jouait seul. Ou qu’un vrai fair play financier était instauré mais ceci est un autre débat….Cela ne m’empêche pas d’être plus que dubitatif parfois même agacé par l’entêtement du coach souvent simplement synonyme de l’amour qu’il portent à ses joueurs (Ramsey a reçu de ma part et à lui seul, plus de nom d’oiseau que tous les joueurs qui ont composé les différents effectifs d’arsenal.) Force est de constaté qu’Arsene voit des choses que le commun des footeux ne voient pas.
    Mais, revenons à l’ami Mezut…Mezut lui, ne nécessite aucune transformation, à peine un peu d’acclimatation lui auront été nécessaire pour que ses yeux de truite saumoné s’adapte au climat anglais.
    Mezut est un autre magicien. Un magicien du terrain qui voit et qui fait les choses différemment. Et qu’on a forcement du mal à anticiper ou même juste comprendre.

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  5. Sa nonchalance n’en est pas une, c’est de la temporisation. Ses déchets n’en sont pas, ils sont là pour faire croire à l’adversaire qu’il pourra l’intercepter facilement au prochain coup…. Et à ceux qui ne le crois pas je plaquerais simplement les chiffres (comme mon collegue du dessus mais en moins enervé…). 24 matchs de premier league, 17 passes décisives (20 si on compte les matchs de coupes, 4 buts. Un prétendant pour faire mieux cette année en Europe ? Non ? …ok.
    Après si certains peinent à remarquer l’influence qu’il peut avoir sur le jeu d’Arsenal ces deux dernières saisons je ne peux que les inviter à regarder les matchs d’un peu plus près.

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    1. @Kaazarus : Le problème des passes décisives est très difficile à surmonter pour les anti-Özil. Je dirai qu’il faut enlever les corners et les coup francs pour avoir une idée précise. J’en trouve au moins cinq. On retombe sur un total, certes élevé, mais pas exceptionnel. J’ajoute (avec un zeste de mauvaise foi) qu’Özil n’ayant aucune frappe de balle, est obligé de chercher toujours la passe même quand il devrait tirer, ce qui lui donne un avantage de, disons, à la louche, 7 passes décisives sur un meneur de jeu complet avec le sens du but et une bonne frappe. On retombe alors sur moins de 10 passes décisives, un total très moyen, somme toute. J’ai conscience d’une certaine mauvaise foi, mais qu’il est difficile de polémiquer avec un spécialiste tel que vous. Au plaisir de vous lire.

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  6. Même ce match contre Leicester où il a été quasi inexistant lors de la première période, car cantonné sur le coté par une bonne défense, il réussira à débloquer son jeu et trouver des espaces après un repositionnement judicieux de coach.
    Je suis donc étonné de cet acharnement sur Ozïl. Arsenal sans Ozil ne serait sans doute pas 3e de premier league.

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  7. Je pensais au début que vous en faisiez preuve pour ouvrir le débat, voir, l’enflammer pour que le lecteur de l’express puisse clamer son admiration pour Mezut, mais force est de constater que non. Et que seul son départ vous satisferait.
    J’espère simplement qu’il continuera à vous faire mentir et surtout vous faire écrire
    Bien à vous

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    1. @Kaazarus : tout d’abord un grand merci pour vos commentaires érudits. Nous partageons le même amour d’Arsenal et de Wenger. L’amour est vache, nous aimons Ramsey, même s’il est souvent nul, car son état d’esprit est irréprochable et qu’il est un espoir et un modèle pour tous les moyens, tous les petits, tous les peu doués.
      Surtout, je veux vous remercier pour cette chose si précieuse et si rare qui transparait dans vos commentaires : vous êtes en désaccord avec nous, you agree to disagree, tout en restant courtois, sans insulter personne, contrairement aux usages barbares de la toile. C’est beau, superbe. C’est même notre plus grande valeur, celle qui disparaît et que nous devons protéger : la polémique pacifique, l’échange contradictoire. Vos commentaires nous enrichissent, votre hypothèse sur la nonchalance qui endort et qui fait partie du talent d’Özil est une hypothèse scientifique que nous ne pouvons rejeter sans l’étudier. Merci, merci encore. Au plaisir de vous lire.
      PS : mon prochain post ira encore plus loin dans la mauvaise foi anti-Özil, vous allez détester – et donc aimer, je l’espère.
      Au plaisir de vous lire.

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      1. @Benlosam : Un grand merci pour vos réponses. Cela faisait longtemps que je voulais passer le pas et démarrer un échange qui se voudrait constructif et fougueux à la fois (un peu comme un puceau devant une belle blonde de 35 ans…d’où les vilaines fautes d’orthographe..) et j’ai moi même fait preuve d’un peu de mauvaise foi (ligne 16,17,21,22) car oui ! moi aussi je veux aimer un peu aveuglement comme le coach.
        Le démontage en règle des statistiques basiques que j’ai lamentablement photocopié du commentaire « supérieur » était bien mérité et j’aurais bien sur du prendre un peu plus de temps pour analyser la situation. La « réalité du terrain »…..
        Je pense que si l’on y regarde de très près, les statistiques de chaque joueur d’Arsenal voir même de l’équipe ne brillent pas comme cocotte au soleil…c’est sans doute parce que, ce qui fait la force de cette équipe, c’est l’osmose et la cohérence de son groupe. Pour moi un trésor dans cette compétition où il devient plus commun d’empiler les talents que de créer des collectifs.
        Concernant Ozil, Il est certain que dorénavant je ne me risquerais plus à faire le mathématicien et m’en tiendrais à parler de la magie de ses mouvements et du désespoir de ses anciens teamates lorsqu’il l’ont vu partir de Madrid..
        Et concernant votre relative mauvaise foi, je la comprend tout à fait. Elle est l’élément indispensable de tout supporter d’Arsenal qui veut survivre dans la durée.
        Bien à vous

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