Il n’y a pas que le sexe et le football dans la vie

 

« Tu sais, il n’y a pas que le sexe et le football », m’avait dit un ami après mon post « supporter Arsenal nuit à la santé« .

J’’ai donc échangé avec mon psy :

« Docteur, on m’a dit qu’il n’y avait pas que le football et le sexe dans la vie. Qu’y a-t-il d’autre? »

« Je ne suis pas Docteur. Je suis psy. Mais vous, qu’en pensez-vous? Qu’y a-t-il d’autre? »

Et là, j’avoue être resté muet assez longtemps, avant de bafouiller :

« Euh, l’amitié? C’est bien comme réponse? »

« C’est à vous de dire si c’est une bonne réponse ».

« Euh… L’amitié devant un match de foot? »

Justement, hier, il y avait France-Allemagne amical, au stade de France, avec Hollande, Merckel. On célébrait les cinquante ans d’amitié franco-allemande (avec une parenthèse en juillet 1982). J’aurais bien aimé regarder avec des amis. Mais j’avais commis une énorme erreur. Manquant de vigilance, j’avais laissé ma femme organiser un diner le soir du match avec des français charmants et cultivés, ne connaissant, bien entendu, rien au football. J’ai donc du parler sexe pendant tout le diner. Tout y est passé, le diner était long, « Histoires d’Ô », PMA (Procréation Médicale Assistée, c’est lorsqu’un médecin vient vous aider à domicile pendant l’acte amoureux : « Monsieur, enlevez votre bras de là, vous allez lui tirer les cheveux », « Madame, baissez votre jambe, vous allez avoir des crampes », « Merci Docteur »).

Le meilleur numéro de l’Express, Histoire d’Ô, 1975

Mais pas de France-Allemagne en direct, pas de chevauchées de Ribéry, le Usain Bolt de Roubaix, pas de tirs enroulés non cadrés de Valbuena. Bizarre, accepter un dîner un soir de match, je n’aurais jamais commis une telle erreur de débutant dans le passé.

Suis-je devenu vieux et gâteux? Ou tout simplement, est-ce un signe supplémentaire du fait que l’équipe de France ne fait plus rêver? Une équipe de France souvent raillée par de mauvais humoristes.

L’équipe de France, c’était mieux avant

L’équipe de France topless depuis 2006, beaucoup de bas, mais plus de haut

Nous avons connu des très bas, l’Euro 2008, des extrêmement bas, la coupe du monde 2010, des bas même pas assez bas pour laisser un souvenir, l’Euro 2012, et un bref instant bonheur, un tout petit haut, le match Espagne – France d’octobre 2012 (1-1).

Pourquoi la France ne fait-elle plus rêver?

Un grave dossier pour ce petit post. Mauvais résultats ? Joueurs manquant de talent et de charisme ? Mouvement général de désaffection pour les équipes nationales ?

Hier, contre l’Allemagne, la France a perdu 2-1, avec deux gunners titulaires, Sagna et Koscielny, pendant que les deux gunners titulaires avec l’Angleterre, Wilshere et Walcott, battaient le Brésil de Ronaldinho 2-1. Malgré ses victoires en amical depuis 18 mois contre l’Angleterre, le Brésil, l’Allemagne et l’Italie, la France n’est donc plus, officiellement, depuis hier, championne du monde des matchs amicaux, comme dans les années 70. L’amitié, c’est bien, mais le sexe c’est mieux. Trop d’amitié tue le sexe.

Dans « When Harry met Sally », Sally et Harry sont tellement amis qu’ils deviennent incapables de passer à l’acte. L’équipe de France était un peu à leur image. Championne de l’amitié, elle n’assurait plus en compétition officielle, quand il fallait se déshabiller pour de vrai : elle éprouvait de la gêne, de la retenue. Et, c’est bien connu, quand il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir.

Les français champions du monde du sexe, mais nuls en football

Deux thèses s’affrontent. La première dit simplement que les mauvaises prestations de l’équipe de France obligent les français à se concentrer sur le sexe. Plus les bleus sont nuls, plus les français sont obsédés sexuels.

Mais les tenants de la thèse adverse inversent la causalité. Selon eux, c’est parce que le sexe prend une importance de plus en plus grande dans la société française et dans nos vies, que le football, l’autre préoccupation fondamentale, a de moins en moins de place. C’est une thèse beaucoup plus plausible que nous adoptons sans réserve.

Le sexe tue lentement le football français

Alors arrêtons de critiquer nos jeunes bleus, qui font de leur mieux, et soyons un peu moins des obsédés sexuels.

En pensant moins au sexe et plus au football, nous augmenterons nos chances de qualification pour la coupe du monde 2014 au Brésil. Aidons les jeunes bleus. Ils ont besoin de nous.

Tous au Brésil en 2014 avec les bleus, car il y a les sud-américaines (Michel Fugain)

9 commentaires

    1. Cher Monsieur Libot, je ne vous cacherai pas que vous êtes le lecteur préféré de la rédaction de Panthéon Foot. En effet, vous êtes le français type : nul en football, vous confondez le grand footballeur irlandais George Best avec un psychanalyste, beau gosse et charmeur, vous avez du mal à résister aux nuées de femmes de plus en plus nombreuses avec l’âge qui vous pour pourchassent, votre footballophobie assumée est so French, comme disent les anglais. Donc, oui, vous êtes un obsédé sexuel français classique, ce n’est pas de votre faute, c’est culturel. Notre site a de la chance d’avoir des gens comme vous comme lecteurs. Bien à vous

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  1. Docteur Benlosam, dans votre prose du jour, je retiens surtout-et vous battez votre coulpe avec beaucoup d’humilité- le navrant « dîner entre amis » programmé le soir d’un match de l’équipe de France. Il ne s’agit pas de déplorer une simple erreur de gestion dans votre calendrier mondain, mais plutôt ce qui représente un mystère pour la grande majorité de nos concitoyens, qui préfèrent à juste titre boire des bières entre copains, regarder le dernier épisode d’Esprits Criminels, s’envoyer en l’air, ou lire Emmanuel Kant, plutôt que de s’adonner à un exercice confondant d’ennui et de conformisme: le dîner de bourges.
    Ce passage obligé de la Passion selon Goldman Sachs dans sa version ploutocratique, ou selon les Notaires associés, dans sa version provinciale, mène inévitablement tout esprit encore empreint d’innocence à interroger le ciel sur le caractère insondable du Mal. Le mal inflige toujours une souffrance, et il n’y a pas de turpitude plus grande que les conversations à 0% (matière grise), les polémiques sans adversaires, les gloussements d’ignorance, les parfums luxueux de l’injustice et les vins de Bordeaux sans âme, car sans vigneron.
    Le dîner de bourges, fort heureusement pour vous, ne sera bientôt plus qu’un vestige du XIXème siècle « finissant », une époque où le football n’existait pas encore. A la différence de vous, je suis un contemporain de la société du football permanent, une société libérée de la servitude salonarde, une société qui place sur un pied d’égalité les pensées éclairantes de la philosophie et le jeu percutant de Franck Ribéry.

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    1. M. Thunder, le dîner de bourges est une des seules institutions bourgeoises de la société française que Mai 68 n’a pas réussi à détruire. C’est pourquoi je vous trouve un peu dur. La bourgeoisie a le droit de vivre, et de garder quelques coutumes, nous ne sommes pas encore en URSS en 1935, et le dîner bourgeois est la dernière contrainte qu’elle nous inflige, et, à tout prendre, c’est quand même moins pénible que le repas dominical chez la belle famille. Sur les vins, je ne peux que vous donner raison, malheureusement, nous avons bu un Bordeaux sans âme, après un blanc pétillant du Jura (crise oblige, le champagne se fait rare). Bien à vous.

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  2. Ne vous inquiétez pas pour moi Mr Benlosam, malgré la grande amitié qui me lie à Meg, j ‘ai tout de même réussi à la pêcho… Vous feriez mieux de vous soucier des prochains matches de qualification contre la Georgie et l Espagne ( avec un Benzema qui marque exclusivement pour le Real). Bien à vous.

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    1. Cher M. Crystal, bravo pour votre surprenante connaissance de l’équipe de France et de Benzéma, très rare pour un acteur US. Mais oui, je m’inquiète pour vous, car même si vous avez, c’est vrai, pécho Meg, après votre première nuit avec elle, vous avez psychoté, et n’avez pas réalisé avant longtemps que vous étiez faits l’un pour l’autre. En plus, depuis, elle vous a quitté pour Tom Hanks (You’ve got mail et Sleepless in Seatle). Merci beaucoup pour votre commentaire. A vous lire et à vous revoir bientôt, j’espère, sur les écrans.

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  3. @MAL : En effet, Dante avait prévu ce cas de figure dans sa Divine Comédie. Alors que le dîner de bourges est un des cercles de l’Enfer, le pot de départ, ici dans sa forme aggravée d’un dîner, se situe bel et bien dans la gueule du Diable.

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