Emery confronté immédiatement à la catastrophe Özil (Arsenal 0 – City 2)

Arsenal a perdu à domicile contre le champion pour le premier match d’Unay Emery, et le score ne reflète pas complètement la supériorité de City. Özil et Xhaka étaient titulaires, et très mauvais, comme d’habitude, faut-il le préciser?

Si Emery ne se débarrasse pas de ces deux joueurs, il coulera. Sinon, Arsenal aura une chance de terminer vers la cinquième place.

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Özil encore et toujours

Özil est, de très loin, le joueur le plus surestimé de l’histoire du football. Il est nul, nul, nul. Sa seule qualité est la constance dans la nullité.

Nous l’écrivons depuis 5 ans sur ce blog, on nous expliquait que nous ne comprenions rien au football. Ceux qui nous critiquent ne regardent ni tous les matchs d’Arsenal, ni tous ceux de l’Allemagne ; ils voient un ou deux buts, surfent sur les réseaux sociaux, argumentent « Özil a été meilleur passeur décisif en Espagne une saison » (il passait la balle à Ronaldo, quand même, et s’est fait virer à la fin de la saison), ou « Özil a été champion du monde » (il était de loin le plus mauvais de l’équipe d’Allemagne en 2014, à chaque match les journaux allemands demandaient à Löw de le mettre sur le banc, mais Löw est buté, qualité et défaut).

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Lors de la polémique récente sur son départ de l’équipe d’Allemagne, Uli Hoeness, le président du Bayern Munich a enfin dit publiquement ce que tout le monde sait (sauf les réseaux sociaux) : non seulement Özil n’a pas remporté un duel depuis des années (jamais?) mais en plus c’était lui le maillon faible d’Arsenal que les adversaires utilisaient pour gagner.

Je voudrais raconter une anecdote personnelle: septembre 2017, Özil entame sa cinquième saison à Arsenal, il a été catastrophique les quatre précédentes. Je rencontre un Allemand fort sympathique à Londres, appelons-le Christian. Christian me dit : « Vous avez de la chance, vous, Özil joue bien avec Arsenal, nous avec l’Allemagne, qu’est-ce qu’il est mauvais! ». Je lui réponds : « Mais tu regardes les matchs d’Arsenal? ». Christian : « Non, mais je lis qu’il joue bien. » Je lui explique que ce n’est pas du tout le cas et que je rencontre des supporters d’Arsenal qui disent : « Özil est mauvais car il se préserve pour l’Allemagne, quand il joue avec la Mannschaft, il est bon. »

Cette histoire (vraie) résume Özil.

Très mauvais joueur de football, chacun est persuadé qu’il est excellent quelque part, dans des matchs que l’on n’a pas vus soi-même mais que d’autres (des spécialistes) ont vus.

Et ici le lecteur se dit : cette chronique est exagérée! Car si c’était vrai, pourquoi Löw et Wenger, qui connaissent le football, le titulariseraient-ils et pourquoi aurait-il été prolongé et payé 350’000 livres par semaine à Arsenal (le plus haut salaire d’Arsenal, plus que Kanté à Chelsea)?

POURQUOI? Oui au fait, pourquoi?

J’évacuerai la question de Löw et de l’équipe nationale, car tous les Français ont en mémoire Lemerre titularisant Djorkaeff, -7 matchs dans la saison et en semi-retraite-, comme milieu (ce qui n’était pas son poste) contre le Sénégal en 2002, ou Domenech sélectionnant Anelka avant-centre à la coupe du Monde 2010, alors qu’il sortait d’une très mauvaise saison avec Chelsea, et qu’il avait été inexistant les dix matchs précédents en équipe de France (-et Govou dans le couloir droit, on recherche encore des images de lui tant il était invisible-). Dans une équipe nationale, le mélange de superstition et de « statuts » peut conduire à des grosses erreurs, on le comprend.

Mais à Arsenal, avec 60 matchs par an? Comment Wenger a-t-il pu continuer à donner les clés à Özil et, en plus, comment a-t-il pu le prolonger avec un salaire record chez les Gunners?

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L’explication par le biais d’aversion au risque en cas de perte, un peu d’irrationalité

Été 2013. Arsenal a perdu ses stars et a construit un nouveau stade. Wenger s’est imposé une cure d’austérité malgré la pression des fans. Dernier jour du mercato : Mourinho veut se débarrasser d’Özil. Arsenal casse sa tirelire et paye 42 millions de livres (plus de cinquante millions d’euros). Plus gros transfert de l’histoire du club.

C’est un peu comme si, au casino, un joueur qui avait décidé de seulement regarder les tables, misait soudain sans réfléchir toute sa fortune sur le rouge au moment où il sortait du casino.

Özil arrive, donc.

Et il est nul.

Nul.

Nul.

Nul.

Le noir est sorti.

Un biais cognitif : lorsque nous gagnons, notre aversion aux risques se réduit. Nous avons donc tendance à prendre nos gains trop tôt. Mais à l’inverse, lorsque nous perdons, notre aversion au risque augmente : nous refusons de prendre nos pertes, nous doublons la mise. C’est la raison pour laquelle les salles de marché et les Hedge Funds mettent toujours en place des « stop loss », c’est à dire des niveaux de perte au dessus desquels la vente devient obligatoire. Parce que le trader est un homme, un simple homme, avec un cerveau d’homme rempli de biais cognitifs. Le trader aura du mal à prendre ses pertes, il doublera la mise si on le laisse seul, un peu comme Jérôme Kerviel dans son fameux programme de trading de la Société Générale.

Wenger est un homme, avec un cerveau d’homme, même s’il est un homme exceptionnel.

Et donc Wenger a doublé la mise. Il a titularisé Özil, encore, et encore, l’a augmenté, encore, et encore, car toute autre décision aurait signifié : j’accepte, j’ai perdu sur ce coup, je passe à autre chose. L’irrationalité totale de la confiance totale, sans cesse renouvelée à Özil, au contraire, nous disait : vous allez voir, je vais me refaire, la partie n’est pas terminée, je double la mise, le rouge va sortir. Jusqu’au renouvellement et au salaire stratosphérique d’Özil, sans doute une des pires décision de management de l’histoire -je double encore.

Mais la boule est restée aimantée par le noir, qui est encore sorti aux Emirates aujourd’hui dimanche 12 août 2018.

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L’explication par l’image et la marketing, un peu de rationalité

Mais on peut aussi penser que la rationalité business a pu jouer. Car Özil n’est pas seulement un très mauvais footballeur, il est aussi une machine marketing, un mini Neymar, avec ses 17 millions de fans Instagram et ses 31 millions de followers Facebook. En plus Özil c’est une image en Allemagne, en Turquie et dans le monde musulman, mais aussi en Asie, tous ces territoires de croissance d’Arsenal. Autrement dit, tant pis s’il joue mal, les recettes augmentent. Özil serait un peu le Beckham en fin de carrière acheté par PSG au début de l’ère qatari.

Sauf que Beckham ne jouait que des petits bouts de match. Et de fait, rien n’empêchait Wenger de faire jouer l’allemand déprimant dix minutes par ci par là, dans des matchs sans importance, pour monétiser et limiter les dégâts (comme par exemple cette titularisation contre l’Atletico en demi-finale, où, même à 11 contre 10, Özil fut incapable de créer la moindre situation dangereuse.)

Et donc on peut penser que la vérité est sans doute un mélange de biais cognitif et de logique économique.

Si Emery veut continuer à travailler à Londres à Noël, il peut s’inspirer du PSG pour prendre les deux décisions nécessaires : gérer Özil « à la Beckham », et gérer Xhaka, le mini-Özil suisse, « à la Ben Arfa ».

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Quant à moi je supporterai désormais Fulham en Angleterre et PSG en France, car ma fidélité à Arsenal était liée à Wenger, un grand Monsieur que j’admire profondément.

Allez les bleus. Champions du monde.

5 commentaires

  1. Alors autant moi aussi j’émets beaucoup… beaucoup de réserve sur Özil, autant j’ai l’impression que cet article c’est juste pour cracher votre venin sur le joueur.
    Hormis le petit truc sur le match contre l’Atlético (encore qu’il s’agit plus de littérature qu’autre chose), vous n’apportez pas de chiffres. Moyen moyen…

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  2. Bah… si on devait revoir tout son parcours, il ne faut tout de même pas oublier que le gars était coéquipier de Giroud longtemps (ce dernier est quand même connu pour « rater 11 occasions sur 10 » cc: le mondial). S’il passe et qu’y a personne derrière, je vois pas comment il peut améliorer ses stats. Après, physiquement, il ne semble toujours pas s’être amélioré et c’est un de ses plus gros problèmes…

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  3. L’équation est simple :
    – Quel est l’objectif d’une entreprise ? Gagner de l’argent.
    – Est-ce que Özil rapporte de l’argent à son employeur ? Oui.
    Donc il faut garder Özil.

    S’il faut le gérer à la David Beckham au PSG pourquoi pas. Mais Il faut le garder.

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